Un scandale industriel d'une ampleur inédite secoue l'industrie automobile française. Les airbags défectueux du fabricant Takata ont entraîné l'immobilisation de 2,5 millions de véhicules en France, transformant un dispositif de sécurité en un danger mortel. Ce dysfonctionnement a déjà causé la mort de 18 personnes, dont 16 dans les départements d'outre-mer, et met en lumière des défaillances et des retards de réaction des constructeurs.

Un Défaut Mortel aux Conséquences Tragiques

Le cœur du problème réside dans un défaut chimique du gaz contenu dans les airbags Takata. Ce gaz vieillit mal, particulièrement dans les climats chauds et humides. Lors d'un déclenchement, il peut provoquer une explosion soudaine du dispositif, projetant des fragments métalliques à grande vitesse dans l'habitacle. Ces projections peuvent entraîner des blessures graves, voire mortelles.

  • 18 décès ont été recensés en France, dont 16 dans les départements d'outre-mer.
  • Le 11 juin dernier, une femme de 36 ans est décédée à Reims suite à l'explosion de l'airbag de sa Citroën C3, un modèle de 2014 initialement non concerné par les rappels.

L'État Contraint à une Réaction Massive

Face à l'ampleur du scandale et à la pression médiatique, le ministère des Transports a ordonné des mesures drastiques :

  • Immobilisation immédiate de 800 000 véhicules supplémentaires, portant le total à 1,7 million de voitures interdites de circulation.
  • Rappel total de 2,5 millions de véhicules équipés d'airbags Takata en France.
  • La décision s'applique désormais à toutes les marques automobiles, et non plus seulement à Citroën.
  • Les modèles construits jusqu'en 2011 doivent être immobilisés, en particulier dans les zones à risque comme l'Outre-mer et la Corse.

Des mesures d'accompagnement sont prévues pour les conducteurs concernés, incluant des véhicules de courtoisie ou le remboursement des frais de location, de train ou d'abonnement.

Une Bataille Juridique en Perspective

Le scandale des airbags Takata dépasse désormais le cadre technique pour entrer dans le champ judiciaire. L'association CLCV (Consommation Logement Cadre de Vie) prévoit une action de groupe contre les constructeurs. Cette procédure vise à obtenir réparation pour les propriétaires ayant roulé avec un airbag dangereux sans solution fiable proposée.

Le préjudice moral, longtemps écarté, est désormais recevable grâce à une directive européenne transposée en droit français depuis avril 2025. L'objectif est de démontrer la responsabilité des constructeurs qui, selon les plaignants, auraient tardé à agir malgré des alertes précoces.

Bien que Stellantis (Citroën, DS) soit particulièrement visé, le problème est bien plus vaste. Plus de 30 marques sont concernées, incluant BMW, Toyota, Tesla, Ford et Volkswagen. Des dizaines de millions de voitures dans le monde ont été équipées par Takata, un fournisseur aujourd'hui disparu, mais dont les erreurs continuent de hanter l'industrie automobile mondiale.

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