Le gouvernement français avait prévu d'augmenter la fiscalité sur les biocarburants E85 et B100 dans le projet de budget 2026, visant à supprimer les avantages fiscaux actuels. Cependant, face à la forte opposition des automobilistes, des transporteurs et du secteur agricole, les députés de la commission des Finances ont décidé de suspendre cette mesure, offrant un répit temporaire aux utilisateurs de ces carburants alternatifs.

Les Points Clés

  • Le gouvernement souhaitait supprimer l'avantage fiscal du B100 et réduire celui du E85.
  • L'objectif affiché était de réaligner la fiscalité des carburants et de réaliser des économies.
  • Les députés ont voté pour le maintien des avantages fiscaux face à la mobilisation des acteurs concernés.
  • Le débat reprendra à l'Assemblée nationale, laissant planer une incertitude sur l'avenir de ces taxes.

Le Projet Gouvernemental et ses Objectifs

Dans sa proposition initiale pour le budget 2026, le gouvernement avait l'intention de mettre fin au tarif préférentiel du B100, un biogazole principalement utilisé par les camions roulant au colza français. Parallèlement, il était envisagé de réduire progressivement l'avantage fiscal du superéthanol-E85. L'objectif officiel de cette démarche était de "réaligner la fiscalité des carburants" et de générer des économies pour l'État.

La Réaction des Acteurs et le Frein des Députés

Cette proposition a suscité une vive réaction de la part des producteurs de colza et de betterave, des constructeurs automobiles et des automobilistes. Ils ont dénoncé une mesure jugée "injuste" et "contre-productive", d'autant plus que ces carburants connaissent un succès grandissant. Face à cette grogne, les députés de la commission des Finances ont décidé de "tirer le frein à main", suspendant temporairement la hausse des taxes.

Le Succès du E85 et l'Importance du B100

Le superéthanol-E85 s'est imposé comme le carburant de prédilection des conducteurs soucieux de leur budget, avec un prix moyen inférieur à 1 euro le litre. Plus de 250 000 véhicules neufs ou convertis circulent déjà à l'éthanol en France. La suppression de son avantage fiscal aurait entraîné une augmentation du prix à la pompe de 30 à 40 centimes par litre, annulant son attrait économique. La députée Renaissance Anne-Sophie Ronceret a souligné l'impact négatif que cela aurait eu sur les automobilistes et les 120 000 agriculteurs impliqués dans la filière.

Pour les poids lourds, le B100, issu du colza, est une alternative privilégiée par les transporteurs cherchant à réduire leur empreinte carbone. La fin de son tarif spécial aurait alourdi les coûts pour de nombreuses entreprises déjà fragilisées par le prix du diesel.

Des Positions Divergentes et un Avenir Incertain

Le Rassemblement National, par la voix d'Eddy Casterman, a salué le maintien du E85, le qualifiant de "carburant vert qui ne vide pas les poches des Français les plus modestes". Les écologistes, quant à eux, affichent une position plus nuancée. Christine Arrighi a rappelé que "ces biocarburants ne sont pas la solution miracle", tout en reconnaissant la "brutalité" d'une suppression sans alternatives viables.

Malgré ce répit, l'incertitude demeure. Les débats sur le projet de loi de Finances reprendront vendredi dans l'hémicycle, où le texte du gouvernement sera réexaminé. Pour l'heure, les automobilistes peuvent continuer à profiter du prix avantageux du E85.

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