Dans les années cinquante, l'automobile n'était pas seulement un moyen de transport, mais aussi un symbole de réussite et de caractère. La Citroën DS, incarnation de l'avant-gardisme et du goût du risque, se mesurait à la Simca Vedette, qui séduisait par son allure américaine et ses techniques plus conservatrices. Deux visions de l'automobile qui ont marqué leur époque.

Ingénieur Contre Commercial

Dix ans après la Seconde Guerre mondiale, les automobilistes français aspiraient à plus que de simples véhicules utilitaires. La croissance économique a fait naître de nouvelles envies. Chez Citroën, il était temps de remplacer la vénérable Traction. Simultanément, Simca, portée par le succès de l'Aronde, acquiert la branche française de Ford et hérite d'un projet de Vedette de deuxième génération, propulsée par un V8, une rareté sur le marché français.

  • Citroën DS 19 (1959) : Un exemplaire original venu des États-Unis, remarquablement conservé.
  • Simca Vedette Chambord (1960) : Une version chic, cédant aux sirènes des publicités vantant le style américain.

La DS 19 : Confort et Innovation

Le moteur 4-cylindres de 1911 cm3 de la DS 19, bien qu'hérité de la Traction et retravaillé, ne délivre que 75 ch. Cependant, sa puissance est suffisante à bas régime. La direction assistée offre un confort appréciable, mais le freinage, avec sa pédale en champignon et sa course réduite, demande un temps d'adaptation. Une fois maîtrisés ses codes de fonctionnement, la DS se révèle très agréable sur tous types de trajets. L'habitacle lumineux et la visibilité panoramique, combinés à un empattement généreux et une suspension hydropneumatique exceptionnelle, offrent un confort inégalé, gommant les irrégularités de la route.

La Simca Vedette Chambord : Puissance et Espace

La Simca Vedette Chambord, malgré une cylindrée modeste pour son V8 Aquilon, offre des performances supérieures à celles de la DS. Son moteur permet des reprises franches dès le plus bas régime et une allonge agréable. La suspension souple et le confort ouaté invitent à voyager sereinement. La carrosserie monocoque et les suspensions avant McPherson contribuent à un châssis bien conçu. L'habitacle est spacieux, lumineux, avec une largeur aux coudes impressionnante, permettant d'accueillir jusqu'à six personnes. Le coffre est immense, et la roue de secours, astucieusement logée, n'encombre pas l'espace de chargement. La Vedette est une voyageuse accomplie, parfaite pour les balades et docile en ville, surtout dans ses versions post-1957 avec des freins agrandis.

Bilan : Technique ou Pratique

La Citroën DS, bien qu'adulée, demande un entretien rigoureux et un bagage technique pour en profiter pleinement. La Simca Vedette, quant à elle, est plus facile d'accès et immédiatement confortable. Son look d'américaine fait tourner les têtes, et sa capacité à transporter plus de passagers et de bagages en fait un choix pratique. Le principal frein à son utilisation réside dans une diffusion de pièces détachées plus confidentielle.

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