Alors que l'échéance de 2035 pour l'interdiction des véhicules thermiques approche, des tensions émergent entre les constructeurs automobiles et les organisations écologistes et syndicales. La CFDT et Transport & Environment (T&E) s'unissent pour réfuter l'idée que la transition vers l'électrique nuirait à l'emploi dans le secteur automobile, tout en critiquant les tergiversations des industriels.

Les Constructeurs Face à la Transition Écologique

Luc Chatel, président de la Plateforme automobile (PFA), a récemment exprimé les préoccupations des constructeurs. Il a clarifié que la filière ne demande ni l'annulation ni le report de l'interdiction des véhicules thermiques en 2035, mais plutôt une plus grande flexibilité technologique, incluant le principe de neutralité technologique et une exigence de contenu local pour renforcer la compétitivité européenne et préserver l'emploi. Chatel souligne que si la filière a massivement investi dans l'électrique, les consommateurs ne suivent pas encore au rythme espéré, suggérant que l'électrique ne peut être la seule solution.

Une Position Commune pour l'Emploi et l'Environnement

Diane Strauss, directrice France de T&E, et Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT Métallurgie, partagent une vision commune. Elles affirment qu'opposer écologie et économie est une erreur et que la protection de l'environnement et la préservation de l'emploi vont de pair. Elles estiment que la filière automobile française est dans une triple impasse écologique, sociale et industrielle, en partie due à un manque de stratégie industrielle cohérente de la part des constructeurs, qui privilégient les intérêts à court terme au détriment des enjeux de long terme.

  • L'échéance de 2035 est non négociable.
  • Concentration des investissements sur l'électrique à batterie.
  • Refus des agrocarburants et carburants de synthèse comme solutions d'avenir.
  • Critique des hybrides rechargeables pour leur consommation réelle.
  • Plaidoyer pour des petites voitures électriques abordables et produites en Europe.

Les Hybrides Rechargeables dans le Viseur

Les organisations écologistes, notamment T&E, ciblent les véhicules hybrides rechargeables. Elles dénoncent le fait qu'ils sont souvent conduits avec la batterie déchargée, entraînant une surconsommation de carburant et des émissions de CO2 bien supérieures à celles annoncées par les tests officiels. T&E souligne également que le coût d'utilisation réel de ces véhicules est plus élevé que prévu, coûtant en moyenne 500 euros de plus par an aux automobilistes par rapport aux estimations basées sur le cycle WLTP.

La Petite Voiture Électrique, Solution d'Avenir ?

Un consensus semble émerger autour de la nécessité de développer des petites voitures légères, rationnelles et abordables. Si les constructeurs envisagent des versions thermiques ou hybrides pour satisfaire une demande qui tarde à adopter l'électrique, les écologistes insistent sur le besoin de petites voitures électriques à bas coût. L'objectif est de les assembler en Europe avec des composants européens, visant un prix inférieur à 15 000 euros. Les écologistes voient dans la "neutralité technologique" prônée par certains une tentative de prolonger la vie des moteurs thermiques, au risque de freiner la transition vers l'électrique et la relocalisation industrielle en Europe.

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